Les symboles féministes

We Can Do It

We Can Do It ! (« On peut le faire ! ») est une affiche de propagande américaine réalisée en 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale, par Howard Miller. La femme de l’affiche serait Naomi Parker qui, durant cette période, travaillait à la chaîne dans la base aéronavale d'Alameda en Californie.

Cette affiche  destinée à l’origine à lutter contre l’absentéisme dans les usines américaines pendant la 2ème Guerre Mondiale, n’a été que très peu utilisée.

Ce n’est que dans les années 80 qu’elle réapparait dans les campagnes féministes.

Foulard rouge à pois blanc, en bleu de travail et poing levé, l’image de la jeune ouvrière remplaçant au travail les hommes partis faire la guerre, a fait le tour du monde. Son slogan : « We Can Do It! », appel les femmes à militer pour leurs droits. C’est le symbole de la femme forte et déterminée.

Le poing levé

Ce symbole né en 1967 lors d’une manifestation anti Miss America. Ce poing levé, associé au symbole de la femme, voit le jour en 1967.

On le doit à l’écrivaine américaine Robin Morgan.

Depuis, ce symbole de lutte se retrouve sur tous les continents comme emblème intemporel de la cause féministe.

Pussyhat

Le plus récent des attributs féministes est né de l’imagination de deux amies américaines, Krista Suh et Jayna Zweiman, fondatrice du «  pussyhat project », en 2017. Les Etats Unis venaient d’élire Trump comme président. Celui-ci déclarait alors plusieurs phrases sexistes dont : « Tu peux les [femmes] attraper par la ch…, tu fais tout ce que tu veux »

Ce pussy hat, est rose, avec les oreilles d’une chatte. Jeu de mot avec « pussy cats » et les propos du Président.

Les « pussy hats » ont fait donc officiellement leur apparition le 21 janvier 2017 lors de  la marche des femmes au lendemain de l’investiture du 45ème président des Etats-Unis.

White Ribbon

La « White Ribbon Campaign » (Campagne du ruban blanc) a été fondé par des hommes canadiens en  1991, désirant une société dans laquelle les femmes ne seraient plus les victimes des hommes. Elle fait écho à la tuerie de l’École Polytechnique de Montréal en décembre 1989 où 14 jeunes filles ont été assassinées et 13 autres blessées par un homme haïssant les femmes.

Lors de la dernière cérémonie des César, sur une idée de la réalisatrice Tonie Marshall, Alain Terzian, président de l’Académie des César, s’est associé à l’association «  La Fondation des femmes » dont le ruban blanc est le logo. Cette association est dédiée au financement de l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les violences faites aux femmes. Ils étaient des centaines, ce soir-là, anonymes et nominés, à porter ce symbole. Une façon simple et silencieuse d'exprimer leur solidarité auprès des victimes.

Le cintre

En France, avant la loi Veil, l’avortement était illégal et il fallait faire appel à des « faiseuses d’anges » qui pratiquaient des IVG clandestines. Pour les réaliser, ces femmes utilisaient des objets pointus comme des aiguilles à tricoter, des ciseaux, des cintres…

C’est donc naturellement que ce dernier a fait son apparition comme symbole de la lutte des femmes à disposer librement de  leur corps. En 2013, lorsque l’Espagne a voulu limiter le droit à  l’avortement, des femmes se sont emparées du cintre lui rajoutant  un « Nuncà mas » (Plus jamais).

Simone de Beauvoir

L’intellectuelle Simone de Beauvoir est placardée sur des affiches, imprimée sur des T-shirts ou des sacs.

Son image s’invite non seulement dans les manifestations mais également dans notre quotidien.

En 1949 sort son livre « Le Deuxième sexe », en deux tomes.

Simone de Beauvoir y développe des thèses novatrices pour l’époque.

Selon elle, les rapports hommes-femmes sont une construction sociale car « on ne naît pas femme, on le devient ».

Toute sa vie, elle n’a eu de cesse de défendre la condition des femmes que ce soit en signant « le Manifeste des 343 » aux côtés de femmes qui ont avorté illégalement ou en défilant avec le MLF.

Le triangle inversé

Il semble que sa première apparition publique dans la lutte féministe, date de mai 1972 à Paris.

C’est à la fin d’une convention organisée sur les crimes contre les femmes à  la Mutualité, que la féministe italienne Giovanna Pala réalise ce geste sur scène.

Elle forme un triangle avec ses mains, au-dessus de sa tête, pour faire écho à celui photographié en couverture du numéro 3 du journal  féministe « Le torchon brûle ».

On retrouve  également ce triangle inversé  dans la foule lors du procès de Bobigny en novembre 1972 où des femmes sont venues soutenir Marie-Claire, 16 ans, jugée pour avoir avorté à la suite d’un viol.

Par ce triangle, au-dessus de leur tête, elles soutiennent la jeune femme qui sera acquittée. On le reverra régulièrement dans les rassemblements appelant à légaliser l’IVG.

La sorcière

Au Moyen-Âge, les femmes indépendantes, guérisseuses, sages-femmes, ont été diabolisées et plus généralement toutes les femmes qui ne respectaient pas les codes du patriarcat.

Le mot "sorcière" devint officiellement un terme péjoratif vers 1468 lorsque l'ecclésiastique allemand Heinrich Kramer publia Malleus Maleficarum, un traité médiéval sur la chasse aux "sorcières", c’est à dire des femmes qu'il considérait moralement corrompues.

En Europe, entre 1500 et 1660, au moins 80 000 femmes considérées comme des sorcières ont été assassinées.

Alors qu'elles fondaient des mouvements féministes et luttaient pour leur droit de vote, les femmes des sociétés occidentales ont commencé à considérer les sorcières comme un symbole de pouvoir et de lutte.

Le violet

Le violet a été choisi par les suffragettes lorsqu’elles militaient pour le droit de vote des femmes.

On parle du violet comme symbole de loyauté et de dignité.

C’était en fait un moyen de se tenir à l’écart de la norme, un signe de protestation, car le violet n’était pas une couleur que les femmes portaient à l’époque.

En extrapolant, on peut également associer la couleur du violet à l’égalité homme-femme. En effet, selon nos stéréotypes, le rose représente les filles, le bleu les garçons.

Mélangez ces deux couleurs et vous obtenez du violet clair !

Aujourd’hui, le violet est la couleur que l’on retrouve majoritairement lors de toutes les manifestations en soutien aux droits des femmes.

Retour haut de page